l’Herbier des Gras par Eric VILLEMAIN
Du 10 mai au 16 juin 2017 à la Maison de l’Image > Vernissage le 10 mai à 18h00
L’idée de travailler sur cette zone géographique des Gras, me traverse depuis mon arrivée sur le territoire ardéchois. A la fois j’aime ces rochers calcaires, ces chênes verts et autres grenadiers, et en même temps ils sont repoussants : difficiles à pénétrer, hantés de sangliers, piquants à la moindre sieste, acérés à s’écorcher les genoux.
La technique au collodion revêt à la fois un caractère moderne lié à la qualité de l’image et un aspect ancien lié au noir et blanc et à ses tonalités argentées.
La jonction s’est faite naturellement car j’ai toujours aimé les jardins botaniques, les gravures de fruits disparus et les livres de plante.
Faire un herbier photographique des plantes, arbustes et arbres, voilà l’objet du travail en cours.
Biographie : Eric Villemain
Après des études techniques en Thermique du Bâtiment, un nouveau souffle se crée lors d’un voyage initiatique d’un an. Autour de l’Eurasie, accompagné d’un ami, d’un vélo et d’un appareil photo, il s’en va sur la route. Au retour rien ne sera comme avant, la photo et le labo noir et blanc comme nouveau refuge ! La conviction d’un ailleurs devient précieuse et il s’engage en 2005 pour réaliser un BTS photographie, qu’il obtient.
Depuis Eric VILLEMAIN continue son parcours de photographe comme fervent technicien du laboratoire et du numérique. Il enseigne pendant six ans à la SEPR à Lyon pour des classes de CAP, Bac Pro et BTS photographe, la prise de vues, la technologie photo et le labo numérique et argentique.
Aujourd’hui après avoir expérimenté des techniques de tirages avec des procédés du XIXème siècle, découvert les prises de vue sur plaque de verre au collodion humide, il se lance dans l’aventure indépendante. A Aubenas en Ardèche, il crée Chez Nicéphore, atelier des techniques alternatives, à la fois studio et labo spécialisé, espace de formations transversales et photographe de quartier.
Aujourd’hui il continue aussi des projets personnels dont Corps-Cabine en duo avec Armelle Sèvre.
Pour ses travaux personnels, Eric est rarement loin de la question du territoire et du paysage.
Ses photos de voyage et ses diaporamas ont voyagé entre Saint-Etienne et Lyon au gré des présentations dans des espaces forts en lien social (maison de retraite, écoles primaires, centres sociaux, squats artistiques)
En 2006, alors qu’il investit avec l’association Enruelibre une friche industrielle mise à disposition par ses propriétaires institutionnels, Eric Villemain est en quête de sens sur le territoire qui l’a vu grandir. De longues errances dans les friches de la vallée du Gier, entre Lyon et Saint Etienne, l’entraînent sur une écriture poétique de ces paysages.
En 2009, la découverte d’une boite de fiche de contremaître ayant noté les attitudes des ouvrières d’une filature enclenche un travail polysémique avec des artistes d’Enruelibre ; Travail d’écriture, montage vidéo, scénographie plastique, bandes-sons et entretiens, images d’archives et diaporama déconstruit sont les ressorts de « Cousus de fils rouges » l’expérience immersive que le collectif crée et représente sur le territoire.
En 2015-2016 avec David Bougnot danseur et performeur, il travaille sur un projet multimédia « Pyramid Invaders » Au croisement des questionnements sur le mythe, la réalité, la marche et la découverte de l’inconnue, les deux artistes créent un totem pour donner une forme à leur déambulation. C’est une pyramide, château de carte fragile qui est le motif qu’ils apposent sur la carte et qui les guident pour aller découvrir le territoire. Construit comme un jeu à Berlin, ils sont accompagnés par FORMAT, lieu de danse contemporaine, pour une résidence de 4 semaines entre décembre 2015 et mars 2016. La sortie de résidence est l’objet d’une balade découverte et chorégraphique ou les spectateurs sont invités à découvrir le territoire ponctué de création plastique et de performances.