ANNE-LAURE ETIENNE
UNSPOKEN IMAGE
Du 4 au 28 avril 2017 à la Maison de l’Image > Vernissage le 4 avril à 18h00
L’univers d’Anne-Laure Etienne questionne l’invisible de nos états d’être. Comme la traduction des élans de nos âmes, entre représentation de soi et projection immatérielle. La Nature prend une place importante dans la mise en scène de ses expérimentations symboliques. Ses clichés de multiples possibilités d’adaptations de l’humain dans son environnement. Un rapport à l’espace surprenant. Au départ de la création, une réflexion notionnelle qui s’articule chaque fois autour d’un lieu, d’un thème et d’un accessoire (matière, couleur, symbole…). A partir de là, tout peut arriver dans la focale de la photographe qui travaille essentiellement à partir d’autoportraits. Son parcours commence en Ardèche, dont elle est originaire, avant de partir à Lyon acquérir théorie et technique en bac pro photographie. Ensuite, direction la Belgique, par volonté de polyvalence, où elle apprend le graphisme à Liège. Une influence durable qui l’amène doucement à épurer et styliser ses prises de vue. Entre temps, Anne-Laure fait un passage en Allemagne, pour se frotter à l’architecture. Séduite par l’univers musical, elle prête régulièrement son oeil poétique et profond à des groupes dont elle façonne l’identité visuelle, des photos promo aux pochettes d’albums. Un exercice qui lui tient à coeur, par affinités et polarités. Elle a déjà exposé à Lyon (Galerie de La Tour), et à Chartres aux côtés de Julie de Waroquier et Julie Poncet (couverture de l’agenda en juin 2015) à l’occasion d’un festival de photographie dans le cadre des « Triangles Invisibles », sur une idée de Gérald Vidamment, rédacteur en chef du magazine Compétence Photo. Dernièrement, ce dernier mettra aussi la photographe en avant sur son stand au Salon de la Photo à Paris. Une découverte fascinante que l’on vous propose avec un enthousiasme non dissimulé.
La Rédaction de Let’s Motiv Magazine
Démarche Artistique
L’âme en mouvance, l’être humain est le principal sujet de mes photographies. Le début de ce projet remonte il y a cinq ans. Cela c’est imposé naturellement. J’ai gardé à l’esprit que l’axe prioritaire était la spontanéité de la prise de vue, comme pour surprendre le temps et laisser l’intemporalité faire le reste. Progressivement, cela à pris forme et un univers s’est installé. Parfois, il se détache de la situation réelle et raconte tout autre chose.
Je suis donc passée de l’autre coté de l’objectif, à défaut d’avoir un « sujet » avec qui travailler et toutes les contraintes que cela implique, en temps, en organisation et en moyen. Je joue à la fois un rôle d’acteur et de scénariste. La créativité et l’inspiration mon vite saisie. Progressivement, cela est devenu un réel moyen d’expression, une émotion à formuler, à retranscrire, un exutoire.
Les premiers essais étaient sous une forme d’autodérision. Puis j’ai voulu retranscrire quelque chose de plus authentique et de moins superficiel. Pour cela, je l’ai puisé dans mon exil, dans l’abandon et l’errance, afin de dénouer et renouer de manière intuitive et mystique ce en quoi je crois. Entre fiction et sensation onirique, cela débouche également à capter les mouvements de l’âme.
Avec cette force, cette présence qui caractérise ma façon de photographier, relation perpétuelle entre le dedans et le dehors, je me suis invitée à un voyage au travers de qui je suis. J’ai voulu incarner le miroir de mes tumultes, de mes joies, de mes peines qui m’ont traversées. Cela résonne et raisonne encore en moi comme des instants antérieurs à une autre vie, libre de conjuguer avec les éléments extérieurs, pour retrouver une liberté parfois perdue, une paix avec soi. Partant du principe que je n’ai rien à démontrer et ne cherchant pas à plaire dans une certaine esthétique, l’intention première et de montrer une beauté intérieure de l’âme. C’est une invitation au dialogue, à l’échange par le corps et un voyage par l’esprit.
Mes images jouent sur l’ambiguïté du réalisme photographique en multipliant les références et en cherchant à organiser le tout afin de raconter une histoire. Ainsi, j’explore le territoire de l’image et sa capacité à transcrire un état donné de la réalité tout comme sa puissance symbolique et imaginaire.
Mon travail tend à considérer l’univers dans son ensemble en cherchant à représenter les sensations vivaces, en évoquant des thèmes fondamentaux comme l’épanouissement, le renfermement et l’amour. J’ai ainsi cherché à recréer des scènes métaphoriques, imaginaires et poétiques qui sont parfois de l’ordre de l’abstrait et parfois plus proche du réalisme.
Ce travail est donc le fruit d’un regard photographique à travers lequel j’ai cherché à rendre compte de la pluralité et la convergence de l’être en général. C’est en les associant et en les faisant se rencontrer et se répondre que mes images se sont construites.