La photographe, plasticienne et grande réalisatrice nous a quittés cette année. Elle a écrit et réalisé 36 films, alternant courts et longs, documentaires et fictions. L’ensemble de son œuvre cinématographique est récompensé par un César d’honneur en 2001, par le prix René-Clair de l’Académie française en 2002, par une Palme d’honneur au Festival de Cannes en 2015 et par un Oscar d’honneur reçu en 2017. Les Rencontres saluent sa mémoire en programmant plusieurs de ses œuvres.
Agnès Varda, de son vrai nom Arlette Varda, est née le 30 mai 1928 à Ixelles (Belgique) d’un père grec et d’une mère française. Elle grandit à Sète où sa famille s’est réfugiée en 1940 puis part à Paris pour y étudier la photographie.
En 1949, elle accompagne le metteur en scène Jean Vilar et se fait connaître en photographiant la troupe du Théâtre National Populaire dont elle devient la photographe officielle.
Elle tourne son premier film en 1954 : « La Pointe courte », avec deux comédiens du TNP, Philippe Noiret et Silvia Monfort.
En 1961, elle réalise « Cléo de 5 à 7 » qui remporte un vrai succès et scelle son destin de cinéaste. Dans les années 70, elle part à plusieurs reprises à Los Angeles et y tourne deux documentaires. Agnès Varda est une cinéaste éclectique qui aime mélanger les genres documentaires et fictions , les formats longs-métrages et courts-métrages.
Elle remporte en 1985 le Lion d’or à Venise pour son film « Sans toit ni loi ».
A la mort de son époux Jacques Demy en 1990, elle tourne un film hommage « Jacquot de Nantes ». Puis en 2000, la cinéaste renoue avec le succès du public grâce à un documentaire « Les Glaneurs et la Glaneuse ». Depuis 2006 Agnès Varda se lance aussi dans activité d’artiste visuelle en proposant des installations dans différentes expositions d’art contemporain.
En 2008, elle sort en guise d’autoportrait le long-métrage « Les Plages d’Agnès » qui reçoit le César du meilleur film documentaire. Au Festival de Cannes de 2015, la Palme d’honneur lui est décernée. Et fin 2017, elle reçoit un Oscar d’honneur. Elle est la première femme (réalisatrice) de l’histoire du cinéma mondial à accéder à une telle reconnaissance.
Elle décède le 29 mars 2019.
LA POINTE COURTE
France
De Agnès Varda. 1954. 1h30. Avec Silvia Monfort, Philippe Noiret.
À Sète, dans le quartier qui borde l’étang de Thau et que l’on appelle La Pointe Courte, un homme revient pour les vacances sur les lieux de son enfance. Il espère faire partager à sa jeune épouse son amour pour ces paysages. Le couple, que mine l’incompréhension, ne s’intéresse guère à l’existence et aux problèmes des habitants du quartier.
L’UNE CHANTE, L’AUTRE PAS
France
De Agnès Varda. 1976. 2h. Avec Valérie Mairesse, Thérèse Liotard.
L’Une chante, l’autre pas est un film musical féministe. Deux jeunes filles vivent à Paris en 1962. Pauline (17 ans), étudiante, rêve de quitter sa famille pour devenir chanteuse. Suzanne (22 ans) s’occupe de ses deux enfants et fait face aux drames du suicide de leur père. La vie les sépare ; chacune vit son combat de femme. Pauline est devenue chanteuse dans un groupe militant et itinérant après avoir vécu une union difficile en Iran. Suzanne est sortie de sa misère et travaille au Planning familial. Dix ans plus tard, elles se retrouvent au cours d’une manifestation féministe. À la fin de cette chronique, on les retrouve ensemble, à nouveau, avec leurs enfants qui ont grandi.
Invité > Charlie Van Hamme
CLÉO DE 5 à 7
France
De Agnès Varda. 1961. 1h30. Avec Corinne Marchand, Antoine Bourseiller, Dominique Davray.
Cléo, belle et chanteuse, attend les résultats d’une analyse médicale. De la superstition à la peur, de la rue de Rivoli au Café du Dôme, de la coquetterie à l’angoisse, de chez elle au Parc Montsouris, Cléo fait des rencontres qui lui ouvrent les yeux sur le monde.
VARDA PAR AGNÈS
France
De Agnès Varda. 2019. 1h54.
Peut-on raconter le cinéma d’Agnès Varda, figure du cinéma français ex Nouvelle vague ? On diffuse ses nombreux entretiens. On vient écouter ses causeries, (à l’étranger ses Talks). Dans ce documentaire-ci, on la voit parler de ses 3 vies : photographe cinéaste et artiste. Agnès est une bonne conteuse et les explications théoriques qu’elle donne de sa « cinécriture » sont accompagnées d’extraits de ses films et de propos spontanés. Elle propose une lecture enrichie de ses références et de ses expériences. On la découvre souvent là où on ne l’attendait pas.